MODULES ARCHITECTURAUX 02

Stéphane Brahem est un plasticien dont les images viennent clore un processus qui relève à la fois de la peinture, de l’architecture et du graphisme. Il joue sur la différence entre le fond, essentiellement le lieu où il s’est installé, et l’image, flottant à la surface du lieu de l’installation. Son travail invite à méditer sur la réalité et l’illusion. Le travail s’effectue en plusieurs temps. Les lieux privilégiés des interventions de Stéphane Brahem sont les bâtiments désaffectés. Il visite d’abord le bâtiment, prend des notes, qui peuvent donner lieu à un montage préparatoire sur ses carnets, éventuellement au moyen de l’ordinateur. Une fois le projet fixé, la réalisation du volume est accomplie. La réalisation proprement dite commence par une mise au noir du lieu. Toutes les entrées de lumière sont obturées et une projection diapositive est faite : elle permet l’inscription de la forme plate sur l’espace construit qu’elle doit envahir qui n’est pas sans rappeler Georges Rousse. Stéphane Brahem développe une pratique plastique où le dessin cohabite ou se confronte avec le texte, la présence du mot du langage. Armé de crayons, les repères dessinent des bords de forme. D’autres éléments graphiques peuvent être ajoutés avant ou après la projection de sorte de venir compliquer un peu plus l’illusion visée. 

Le dessin, la ligne s’appuie sur divers supports que Stephane Brahem conçoit, jouant des déséquilibres, des angles. Le dessin est déformé par les formes du support, en fonction des angles. Référence aux anamorphoses et déclenchant instinctivement la recherche d’un point de vue dans l’espace qui rendra le dessin conforme à une certaine réalité, c’est en jouant sur ces trois champs de perception, dessin, représentation, le texte langage, formes architecturales qu’ il cherche à proposer une errance des sens et de la raison propre à une réappropriation de ses savoirs et de son imaginaire (regardeur).